Béatification d’Anne de Jésus (1545-1621)

Anne de Jésus, figure clef de l’histoire du Carmel thérésien, a été béatifiée par le pape François à Bruxelles le 29 septembre 2024. Une délégation de frères de la Province y a participé.

Après une longue attente

Dans le numéro 95 d’Avenir du Carmel (hiver 2021), la vie d’Anne de Jésus (1545-1621) était présentée. Vous pouvez la retrouver sur le site du Carmel en France www.carmel.asso.fr. Y était annoncée la béatification de celle qui fut proche de sainte Thérèse de Jésus et de saint Jean de la Croix et qui marqua profondément sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à travers un songe. Le pape François a promulgué les vertus héroïques de la carmélite le 28 novembre 2019 et le miracle a été reconnu le 14 décembre 2023. Ce miracle est en fait historique puisqu’il date de la mort d’Anne le 4 mars 1621, lorsque sœur Jeanne du Saint-Esprit, paralysée des jambes, est guérie instantanément au contact du corps inanimé. Le procès de béatification ouvert en 1630 a donc mis près de quatre siècles pour aboutir à la béatification de la fondatrice du Carmel de France et de Belgique. Le temps de Dieu n’est pas le nôtre !

L’occasion d’un pèlerinage

Nous étions sept frères des communautés d’Avon et de Paris à participer à cette célébration ecclésiale. Le voyage vers Bruxelles samedi 28 septembre nous a permis de faire un détour pour la mémoire du carmel masculin. Après avoir célébré la messe au sanctuaire marial de Beauraing, nous nous sommes arrêtés dans la petite ville de Marche-en-Famenne. C’est ici que nos frères ont mené la vie carmélitaine entre 1901 et 1920. Les lois sur les associations ont conduit à expulser beaucoup de religieux de France. Nos frères des couvents de Paris, Rennes et Saint-Omer sont ainsi partis en Belgique dans cette ville où ils trouvèrent une maison à louer. Le temps passant, les frères achetèrent la propriété et l’aménagèrent pour la vie carmélitaine. Ils revinrent d’exil après la Grande Guerre pour fonder le couvent d’Avon le 25 août 1920. Nous avons pu nous recueillir devant le couvent vendu aux franciscains en 1920 puis racheté par la mairie en 1985. Nous sommes ensuite allés au cimetière prier devant le caveau où huit frères reposent.

Veillée carmélitaine

Il y eut une belle délégation carmélitaine à Bruxelles, au-delà du carmel belge lui-même : notre Préposé Général, le P. Miguel Màrquez Calle, des frères et sœurs d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne, sans oublier l’Ordre séculier et les congrégations carmélitaines et amis du carmel. La prieure du carmel de Bruxelles, Sr Christiane et le prieur des frères, P. Stefano, avaient organisé les différents évènements. C’est dans la cathédrale qu’une veillée de prière eut lieu, avec la présence de plusieurs évêques. Le fil conducteur en était le manteau blanc d’Anne de Jésus. Cette relique est riche de sens : ce manteau est à l’origine celui de la Madre qui l’échangea avec celui d’Anne en 1575. Anne conserva ce manteau toute sa vie et il se trouve aujourd’hui au carmel de Bruxelles. Il est le symbole de l’héritage thérésien qui vient jusqu’à nous et nous invite à le recevoir avec fidélité et responsabilité. Ce fut émouvant !

Messe pontificale

Le lever dominical fut bien matinal pour arriver au stade du Roi Baudouin à l’heure indiquée mais le ciel azur sans nuages nous encourageait ! Malgré quelques péripéties, nous pûmes tous entrer dans l’enceinte et les frères prêtres concélébrer à la messe pontificale. Un documentaire diffusé sur les écrans permit aux fidèles de découvrir cette carmélite espagnole qui allait être béatifiée. Puis ce fut l’arrivée du pape François qui fit le tour du stade sous les acclamations. La messe commença par le rituel de la béatification en présence du P. Marco Chiesa, postulateur général de notre Ordre qui apportait un reliquaire de la nouvelle bienheureuse. Ce fut une très belle célébration qui clôturait le voyage pontifical en Belgique.

Réjouissances et vénération

Nous sommes ensuite retournés au carmel de Bruxelles où les sœurs avaient préparé un déjeuner pour leurs hôtes. Occasion de se réjouir ensemble pour ce grand moment carmélitain et de découvrir une surprise : une exposition d’objets ayant appartenu à la Mère Anne ou évoquant sa vie (habit, linges, ouvrages, tableaux, …). Ce fut enfin le moment de la prière avec l’office des vêpres célébré dans l’église restaurée des carmélites et le temps de la vénération du tombeau de la Bienheureuse Anne. Chacun des participants a pu rendre grâce et confier ses intentions, dans cette communion carmélitaine qui rassemblait près de 80 frères et sœurs. Nous sommes retournés dans nos couvents le cœur empli de joie et de gratitude pour cette nouvelle béatification. Désormais ce sera le 25 novembre que nous pourrons honorer dans la liturgie celle qui a introduit le Carmel en France.

Bienheureuse Anne de Jésus, priez pour nous !

 

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