Retour à Dieu du P. Joseph Gicquel (1927-2022)

Le Provincial et les frères carmes déchaux de Paris, sa famille et ses amis, vous font part du décès du frère Joseph Gicquel survenu le 13 février 2022 à l’âge de 94 ans.

Les obsèques auront lieu en  l’église St Joseph-des-Carmes (75006) le 19 février à 10h puis inhumation au cimetière de Passy.

Nous confions notre frère à votre prière

 

Monition de la messe

« Je me souviens de lui avec beaucoup d’affection et de gratitude.
Je me souviens de lui comme d’un homme fidèle.
Je me souviens de lui comme d’un confesseur toujours présent, qui a exercé son ministère auprès de tant de personnes à Avila pendant tant d’années.
Je me souviens de lui comme d’un homme plein de sérénité.
Je me souviens de la fois où il m’a dit qu’il voulait retourner à Ávila pour un moment, après tant d’années, et il est revenu pour quelques mois ».

Non ce n’est pas du Georges Perec mais un message de notre Préposé Général, le P. Miguel Marquez, qui exprime ces mots de reconnaissance au sujet de notre frère Joseph. « Je n’ai que des mots de remerciement et aussi à ta Province pour avoir donné un frère si précieux pendant une période si importante. Merci du fond du cœur, à toute la Province de Paris, et à toute sa famille. Nous sommes en profonde communion. Nous marchons ensemble. Que Dieu vous bénisse et vous donne le repos et la paix ».

Oui c’est en communion que nous entrons dans cette célébration des obsèques de notre frère Joseph Gicquel, décédé dimanche dernier. La communion avec le Seigneur. La communion avec les vivants et les morts dans la communion des saints. La communion avec vous ici présents (sa famille, ses amis et connaissances, les frères et la famille du Carmel), la communion avec les présents donc et les absents et ceux qui ont adressé un mot de communion : des frères d’Espagne en particulier ainsi que plusieurs monastères de Carmélite où Joseph a prêché de nombreuses retraites. Nous entrons dans cette célébration pour rendre grâce pour la vie de notre frère, pour le confier à la misericorde du Seigneur er dans l’espérance de la vie éternelle.

 

Homélie des obsèques

 

De Joseph, je retiens d’abord le sourire… Un sourire heureux, radieux, affectueux. Un sourire disant son accueil de la vie. Certes, Joseph avait ses convictions, des convictions bien à lui, mais auparavant sa première affirmation c’était l’accueil de la vie, un sourire à la vie telle que Dieu la lui offrait.

J’avais connu Joseph il y a longtemps, au début de nos vies religieuses… Puis, plus rien ou presque… Il vivait à l’étranger, j’étais resté en France, et récemment : le revoilà ! Au terme de sa vie. Et l’image qu’il m’a donné alors de lui c’était son sourire à la vie.

Pour moi qui n’ai jamais quitté la France, il était le risque, l’aventure, mais un aventurier souriant, paisible, affectueux. Ses voyages, sa vie ailleurs, avaient quelque chose de naturel, évident, fort.

La vie était pour lui : Vivre avec Dieu. Les frontière terrestre n’étaient pas des limites, des empêchement, mais des occasions, des possibilités de vivre avec d’autres, autrement, d’élargir ses connaissances, ses amitiés.

Ainsi en témoignait son sourie habituel, qui disait : on peut être partout chez soi, et partout : Vivre ensemble. Ensemble, et d’abord ensemble avec Dieu ( Mt 11, 25-29).

Dieu qui s’est révélé aux petits, leur offrant tout, et d’abord sa vie, car, avec lui, si nous ployons sous la charge de la vie… nous trouvons le repos… et le savoir. Savoir qui tu es… Toi, Dieu ! (Ph 3, 8-14) Ainsi a t’il été dit : Pour toi, Dieu, je veux bien tout perdre mais… en te connaissant : Toi, qui est tout. En te connaissant, en ayant part à ta Résurrection.

Déjà, d’ailleurs, nous voilà saisis par le Christ. Il est vrai – dit saint-Paul  » Je n’estime pas l’avoir déjà saisi, mais oubliant ce qui est en arrière, tendu vers ce qui est en avant, je cours vers le but… pour obtenir le prix de l’appel céleste de Dieu, en Jésus Christ »

Mais voici que l’appel céleste de Dieu, en Jésus Christ, nous oriente vers les autres. Dieu n’est pas enfermé dans sa transcendance, dans son infini. Tout autre qu’il est, il est avec nous… partageant notre vie avec les autres.

Les autres… d’ici et d’ailleurs. Tous ceux que tu nous fais connaître, Toi, notre Dieu.

Alors, oui… je veux bien tout perdre mais en te connaissant. Toi, notre Dieu ! Tout perdre, et tout connaître, en ta Résurrection : Jésus, notre Dieu.

Notre Dieu… et sa Résurrection… au delà des déceptions, des souffrances et de la mort. Et même, au delà de nos amitiés, mais … en les ressaisissant dans les réalités présentes de notre vie ici-bas.

Étrange notre foi… qui nous demande de tout perdre. Mais dans la Résurrection, nous retrouvons tout. Dans la refonte de notre vie, telle que nous l’avons connue ici-bas, nous cherchons à la retrouver dans un au-delà avec Dieu. Dieu, en qui tout ce qui aura été notre vie ici-bas avec ses amitiés, se retrouvera mais transformé en Dieu.

Ainsi nous pale Jésus, qui nous a quitté pour ressusciter et donner vie, une vie éternelle, à tout ce que nous aurons connu ici-bas, dans le partage de l’amitié. Et voici que quelques un d’entre nous, comme Joseph en quittant ce monde élargissent ce partage ailleurs qu’en France. En élargissant nos frontières ils nous font citoyens du monde. N’est-ce pas d’ailleurs notre vocation de Chrétiens : voir en chacun, de quelque pays qu’il soit, un frère appelé à répondre aux appels de Dieu en Jésus Christ.

En disant ces mots, je revois le visage de Joseph, un visage heureux, radieux, disant son accueil de la vie divine et bienveillant avec ceux et celles qu’il rencontrait, avec qui il vivait.

En quittant la France, de longues années, Joseph n’a pas quitté notre monde : il l’a élargie… comme autrefois Jésus ouvrait nous frontières pour les ouvrir au monde de la Résurrection. En s’offrant à la vie divine, Joseph, nous a ouvert un autre monde, celui qu’il avait appelé, le monde de la Résurrection.

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