Notre frère Robert Alain Harsigny nous a quitté le matin du 19 octobre dans une grande paix, après quelques semaines d’affaiblissement.
Âgé de 96 ans, il était accueilli depuis 2016 chez les Petites Sœurs des Pauvres de Saint-Denis. Né le 27 décembre 1924 et originaire de Guadeloupe, Robert entra dans l’Ordre en 1947 dans notre couvent de Lille. Sous le nom de frère Alain de Sainte-Marie, il fit sa première profession le 15 octobre 1948 et trois ans après, sa profession solennelle.
Ordonné prêtre en 1952, il a ensuite vécu dans nos couvents de Bordigné, Avon, Gommerville, Lisieux mais aussi Bagdad. Il a exercé les charges de prieur et de maître des novices notamment au Liban. Son rayonnement fraternel et pastoral était marquant.
L’entretien, testament en quelque sorte, qu’il a donné pour le dernier numéro (94) de notre revue Avenir du Carmel p.7-9 vous dira l’essentiel de ce qu’il veut nous laisser comme message spirituel …
Ses obsèques ont été célébrées dans notre chapelle du couvent d’Avon mardi 26 octobre avant son inhumation dans notre cimetière conventuel.
Nous confions notre frère à votre prière : qu’il soit pleinement bénéficiaire de la Miséricorde divine dont il était un lumineux témoin
Homélie des obsèques par le frère Jean-Baptiste Foch
Robert Harsigny…
Son sourire, sa manière d’accueillir Dieu.
Son sourire, en effet, disait la manière qu’il avait d’accueillir Dieu en sa vie. En quelque sorte, croire était son bonheur. Tel est le souvenir le plus fort qu’on peut garder de lui.
Certes, en un premier temps, je l’avais peu connu. Les circonstances nous ayant longtemps tenus éloignés. Et quand je commençais à le connaitre davantage, il est parti en Irak.
Des années plus tard, le revoilà en France, où il poursuivra une vie de prière et d’accueil.
C’est le souvenir que je garde de lui, ce qui faisait sa vie : oraison, et accueil, prière et amitié, Dieu et les autres.
Dieu d’abord
C’était un homme de prière. De cette prière que nous aimons vivre au Carmel. Prière dépouillée où nous retrouvons la présence de Dieu. Dieu qui se fait connaître dans l’oraison et que l’on découvre peu à peu, au cours dune vie de prière. Puis pendant de longues années, Robert est parti au Liban et tout ce temps je ne l’ai pas revu. Mais seulement il y a peu, dans son dernier leu de vie, dans le dépouillement de sa chambre de malade… où j’ai le sentiment de voir cet homme de prière comme un ami de Dieu.
Ami de Dieu, mais d’un Dieu qui ne l’éloignait pas des autres. Relations, amitiés… étaient chez lui portées par les liens qui l’attachaient à Dieu. Aussi bien, il ne se plaignait pas de sa situation de malade, trouvant son bonheur avec Dieu et dans l’accueil de ceux qui venaient le voir.
Quand on venait à lui, qu’on lui demandait quelques chose, il était si accueillant. Heureux de vous accueillir, heureux de vous rencontrer. C’était l’autre aspect de sa personne, le bonheur de vous rencontrer, de partager, d’échanger avec vous : que ce soit au couvent ou dans ses activités extérieures. Il était toujours heureux d’échanger.
La vie était pour lui un lieu où on ne vit pas seulement pour soi, mais que l’on partage avec ceux et celles que la vie nous offre de connaître.
Aussi n’y avait-il pas chez lui de frontières entre Dieu et les autres. Dieu et les autres étaient pour lui occasion de s’affirmer, de grandir, de grandir en se donnant.Je garde ainsi le souvenir de son sourire quand on le rencontrait. On lui demandait quelques chose, il était accueillant. C’était sa manière de vivre : Accueillir.
Accueillir tout ceux que la vie lui faisait rencontrer. Dieu d’abord, les autres pareillement. Ainsi donnait-il l’impression, quand vous l’abordiez, que vous veniez lui apporter quelque chose, quelque chose de précieux.
Bref, que la vie était faite d’échanges précieux, échanges entre amis. Pour certains, en ce monde, la foi est comme une disparition… disparition en Dieu. Rien de tel pour lui, sa foi était : accueil. Accueil de l’autre, accueil de Dieu, telle est l’image qu’on peut garder de lui : accueillir ! Et pour lui, accueillir c’est grandir, c’est aimer, c’est vivre.Ainsi au moment où Robert-Alain s’en va rejoindre Dieu, nous le voyons nous offrir cette image de l’existence humaine : accueillir c’est aimer, c’est donner, c’est se faire l’ami qu’on aime rencontrer, qu’on est heureux de connaître.
Robert-Alain, merci de ton témoignage, le témoignage de ta vie. Tu auras été pour nous tous, en même temps qu’un vrai croyant, un compagnon heureux, joyeux, amical.
Cher Robert, avec ton sourire, ce sourire que tu portais sur les êtres, tu es parti rejoindre Dieu. Ce sourire que nous t’avons connu nous ne l’oublierons pas. Te voici en Dieu, l’ami de tous ceux que tu as rencontrés, que tu as aimés.